Art sacré

À l’origine, l’ordre cistercien n’autorisait aucune ornementation dans ses monastères. On considérait alors que les objets d’art, les splendides couleurs et les matériaux coûteux détournaient la concentration spirituelle des « pauvres et humbles serviteurs de Dieu ». Pendant longtemps, la seule illustration autorisée fut la représentation du Christ en croix. Mais cet austère point de vue sur l’art s’est adouci avec le temps, en particulier dans les couvents de moniales, et l’église abbatiale a fini par abriter une ornementation artistique relativement riche.

Détail du crucifix sous l’arc triomphal. Photo : Håkan Wirström.

Peintures murales à la chaux sur les voûtes de l’abbatiale.
Pietà du retable du maître-autel.

Plusieurs églises sous le même toit

Le bâtiment ecclésial satisfaisait au besoin d’avoir sa propre église, besoin commun aussi bien au couvent qu’à l’assemblée paroissiale et à la propriété royale. En d’autres termes, il contenait au moins trois églises, voire quatre si l’on compte une partie aménagée pour les sœurs converses. Les divers espaces ecclésiaux étaient séparés les uns des autres par l’une ou l’autre forme de jubé, chancel ou clôture de chœur. Lorsque l’abbaye reconstruite fut inaugurée en 1444, la partie conventuelle tout comme la partie paroissiale venaient d’être décorées de peintures à la chaux (fresques a secco). Des œuvres de grande valeur furent probablement offertes à l’occasion de la nouvelle cérémonie de dédicace. La plupart de ces objets font encore partie du patrimoine de l’église.

L’ornementation médiévale de l’église abbatiale

Parmi les biens de l’abbatiale, un grand crucifix et une pietà toujours présents méritent d’être nommés. Toutefois, le parement d’autel a été déplacé et est désormais visible à Stockholm au Musée historique national (Historiska museet, voir ci-dessous le lien « Textiles »). L’église était placée sous la protection particulière de la Vierge Marie et de saint Olaf. Les statuettes de ces saints patrons doivent avoir décoré les autels latéraux de chaque côté du crucifix de l’arc triomphal, mais aucune de ces sculptures n’a été conservée. Afin d’en donner un aperçu dans la reconstitution audiovisuelle d’Askeby, elles ont été remplacées par deux autres statuettes d’églises de la région. L’une est une sculpture du XIIe s. en bois polychrome connue sous le nom de « Reine du Ciel » (Himladrottning), provenant de l’église d’Heda, et l’autre est le Saint-Olaf de l’église de Kristberg. Outre ces deux protecteurs, plusieurs autres saints sont nommés dans les annales d’Askeby, tels sainte Anne, saint Bernard, saint Bernardin, sainte Claire et saint Nicolas. Il y avait vraisemblablement des représentations de tous – sainte Anne avait même sa propre chapelle –, mais aucune n’a été conservée.

Photomontage d’un retable médiéval offert en don à Askeby en 1732. Les personnages sont désormais placés au creux de niches dans les murs de l’église.

Les statuettes de bois qui sont actuellement placées dans des niches de l’ancien chœur des moniales faisaient autrefois partie d’un retable du XVe s. Ce retable ne se trouvait cependant pas dans l’église du temps de l’abbaye, puisqu’il n’est arrivé à Askeby qu’en 1732.

L’ornementation de l’église paroissiale

Fonts baptismaux en calcaire gris de la fin du XIIIe siècle.

Parmi les biens de la partie paroissiale de l’église au Moyen-Âge, seuls restent les fonts baptismaux. Ils ne sont cependant plus à leur emplacement d’origine.